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Ma grand-mère avait toujours dans sa maison une petite bonbonnière dans laquelle on pouvait trouver des pastilles à la violette.

Pour l'atteindre, il fallait que je grimpe sur une petite chaise en osier. Je soulevais la cloche et je prenais un petit bonbon emballé. Cette bonbonnière, j'en ai longtemps pris soin. Elle a trôné dans tous mes appartements. Je ne me suis jamais posée la question de savoir s'il fallait que je la garde ou non, c’était évident. Elle avait sa place, et s'il n'y en avait pas, je lui en trouvais une. Un jour, j'ai regardé d'un peu plus près l'objet.

J'ai essayé de juste le voir pour ce qu'il était : un récipient. Un objet commun, banal et poussiéreux.

Je me suis dit que peut-être, il fallait aussi faire cela avec les personnes. Essayer de les voir pour ce qu'elles sont. J'ai découvert que je ne regardais pas au bon endroit, que ce qui est beau n'a pas besoin d'être dit. Et que la misère vient de l'intérieur. La lumière s'est éteinte par endroit, pour en éclairer d'autres. J'ai aperçu le cœur de ceux qui le couvraient. J'ai lâché les cordes qui me brûlaient les mains. J'ai appris que ceux qui voulaient être là trouvaient toujours un moyen et que ceux qui voulaient partir en trouvaient toujours un aussi. J'ai découvert que je n'étais pas petite.

Et j'ai entendu ma voix résonner.