Découvrir la douceur, la simplicité, la routine, la lenteur, le quotidien et réaliser que tout ça suffit aussi. Apprendre la patience, seulement si ça en vaut la peine. Savoir que ça en vaut la peine juste parce que mon sang bat plus fort quand j’y pense.
Me tromper, m’en vouloir de me tromper puis m’en vouloir de m’en vouloir. Ne plus jamais mal parler de moi-même. Plus une seule fois. Ne plus jamais me taire parce que j’ai peur d’être rejetée ou d’être petite.
Dire, dire, dire, encore et toujours ce que je ressens.
Réaliser comme c’est devenu courageux de dire « je t’aime » ou « je ne me sens pas bien » et trouver ça révoltant. Me démener pour ne plus jamais taire tout ça. Partir pour me protéger. Apprendre à me protéger tout court.
Arrêter de chercher le risque et l’inconfort. Arrêter de vouloir plus, tout le temps. Arrêter de croire que la vie doit se vivre dans l’urgence. Que pour y faire honneur, je dois me mettre en danger, ne rien refuser, remplir les vides, faire, faire, faire et faire.
Donner de l’importance aux détails. Les rendre uniques, en créer des histoires.
Lutter contre la banalité. Refuser de s’y soumettre. Mettre de la poésie partout. Envoyer des avions en papier, retrouver quelqu’un dans son lit au milieu de la nuit, rouler 8h en voiture sans savoir où l’on va, offrir des bonbons, faire un feu et tourner autour, y brûler les histoires qui me font mal, me baigner nue et s’enlacer dans l’eau, danser jusqu’à ce que la tête tourne sur la musique qu’on joue pour moi, écrire des poèmes à quelqu’un qu’on vient de rencontrer. Lui dire qu’on l’aime beaucoup trop tôt.
Perdre mes moyens face à un garçon, m’offrir à lui, garder ce moment-là sans en attendre d’autres. Revivre la même chose avec une fille. Redéfinir l’amour, le couple, les relations. Réaliser que je ne sais pas ce que je veux, avec qui je le veux. Retrouver l’envie de partager plus que des heures avec quelqu’un. Rêver de matin à deux, de silence à deux. Rêver de disputes et de fou rires. Etre prête à ouvrir la porte à nouveau. Avoir le coeur qui saute à cette simple idée. Construire des bulles dans lesquelles ni le temps, ni la matière n’existe. Profiter de ces minutes pour t’aimer. Laisser la bulle éclater. Revenir dans la vie et garder ça pour soi, bien niché entre deux côtes.
Ecouter tout ce que me racontent mon corps et ma tête. Comprendre que le bruit s’arrêtera quand je ferais la place aux émotions. Comprendre que je leur appartiens et qu’il n’y a pas grand chose que je puisse y faire sinon me laisser envahir. Avoir extrêmement peur de cet envahissement, en pleurer rien qu’en écrivant cette phrase.
Et puis plonger. Laisser quelqu’un déposer en moi ce qu’il a envie de déposer, l’accueillir, lui faire la place.
Être terrorisée. Accepter que ça peut aussi bien se passer. Que tout ne se répète pas. Que si ça se répète, on s’en remet. Prendre le risque de ne pas se relever. Prendre le risque que l’amour s’en aille ou ne soit pas partagé. Prendre le risque de se faire abîmer et souhaiter fort que l’autre ne le fera pas. Faire la même chose que l’autre. Réaliser que je détiens les armes pour le détruire et m’évertuer à ne jamais les utiliser. Aimer encore plus en sachant cela.
Tendre une main à la peur et lui dire qu’elle ne décidera plus. Me rendre compte qu’elle est encore un peu trop solide pour que je l’abatte. Faire avec. Accepter les nuits sans sommeil, accepter les pleurs, accepter la honte, le manque, la dépendance. Accepter parce qu’on sait qu’on s’en débarrassera. Croire en ça. En sa capacité à s’en remettre. Comprendre que tout part de là. Que tout par de là.
Attendre la suite, avec impatience cette fois.
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